J’avais envie, une fois n’est pas coutume, de revenir, en images, sur ce joli séjour passé avec quelques amis sur l’Île Verte, au début du mois de septembre, alors que la Fête du travail était synonyme de week-end prolongé au Québec.
Juste pour le plaisir de reprendre une petite dose de bonheur, et de chaleur !, et surtout pour me moquer gentiment de mes camarades, et aussi de moi-même…
Photos : Éric Berteau.

La photo de la discorde. Quand il l’a vue, Nabil a rouspété : Martine, t’es trop près d’Olivier, c’est moi ton amoureux ! C’est vrai qu’on pourrait confondre, mais la fille du milieu est bien avec le gars de droite, regard planté dans l’objectif du photographe. J’avoue que ce détail m’avait échappé. Pas à Nabil, qui ne laisse rien au hasard. Jaloux !

La même en noir et blanc. Il y a du mieux dans la composition : Martine s’est rapprochée de Nabil, tandis que moi je fixe l’horizon, contemplatif et songeur, tel un marin attendant sa bouée… ou sa sirène (on peut choisir ?). Quand ma sœur a vu cette photo, elle a écrit « superbe ! », avec un sens de la retenue discutable. Nabil est toujours à fond dans son rôle de modèle, ayant décidé cette fois d’ôter sa casquette, ce qui adoucit son visage de psychopathe. Martine croise toujours les jambes…

Là, tel que vous me voyez, je suis bien… J’aurais presque pu faire une sieste tiens, face au Saint-Laurent… Vous remarquerez la concordance de la couleur des chaises avec celle des fleurs à l’arrière-plan. Connaissant le photographe, c’est un pur hasard !

Et puis badaboum ! Martine est venue s’incruster dans mon beau décor. Je pense que ma face traduit bien ce désagrément soudain. Martine, dont le sourire indéboulonnable, comme figé sur son visage poupin, contraste avec cette contrariété qui est la mienne et qui peut se traduire en deux mots : « Eh merde… »

Là, c’est plus moi. Si vous avez un doute, faut consulter un ophtalmo. Martine sur Nabil (rien de sexuel, on se calme) pour une petite photo en amoureux…

Nabil, dans une pose tout ce qu’il y a de naturel. Si on l’avait écouté, on en faisait 100 (le Marocain est un peu narcissique). On lui a expliqué qu’on ferait un magazine sur lui plus tard. Au moment de la prise de cette photo, il ne se doutait pas qu’un gars s’était posté derrière lui (sans arrière-pensée lubrique, je tiens à le préciser), dans le but avoué de lui pourrir sa photo. Il y a un mot pour ça : puéril !

Que pouvais-je bien regarder ? Je sais que les filles vont regarder mon cul, mais moi, je sais plus… Je crois que j’étais en conciliabule avec Dame nature… Ou peut-être étais-je en quête d’un endroit où pisser tranquille… Je me souviens aussi que Nabil avait commencé à dégoupiller quelques blagues défraîchies. Du coup, je cherchais sûrement dans cet isolement salutaire une façon de regonfler mon moral, considérant que ce séjour si prometteur au départ allait sans doute virer au fardeau….

La version moins bucolique, signée Nabil. Contrairement à moi, il s’épargne les digressions philosophiques superflues. Lui, il a envie de pisser, alors il va pisser. Straight to the point ! Remarquez, un mec qui urine de dos dans un décor aussi apaisant, ça fonctionne quand même… Vous apprécierez au passage la discrétion du photographe, qui est resté à une distance respectable, malgré un zoom lui permettant de flirter avec la lune… mais pas avec les filles.

J’ai un faible pour cette photo qui respire la spontanéité. Je crois me souvenir qu’ à ce moment-là Nabil faisait le con avec un rorqual qu’il était allé pêcher à mains nues pour amuser la galerie. Ou il s’était mis torse nu, je ne sais plus…

Martine et son éternelle bonne humeur. On la surnomme Martine Bonheur, c’est pas pour rien. On ne dira rien de méchant sur ses lunettes de star et la visière de sa casquette pas très photogénique… À sa gauche, vous l’avez reconnu : Nabil. Perdu dans ses pensées… Euh, non, lui il ne pense pas. On va dire perdu dans son smartphone…

Votre serviteur, tout en retenue. Et Nabil…. toujours avec son téléphone ! J’ai fait une recherche sur son arbre généalogique et j’ai retrouvé des Chinois. Ça doit expliquer cette appétence pour les photos… Derrière nous, un parterre d’algues bien glissantes. Du coup, il a fallu prendre toutes les précautions avec Nabil, dont la cheville convalescente nous obligeait à la plus grande prudence. Ça a l’air de rien, mais on a mis 4 h pour atteindre ce rocher en partant de la maison derrière. Partir en week-end avec un handicapé, on ne m’y reprendra plus !

Martine en extase devant le spectacle déployé par le large, rechargeant les accus de son optimisme bienfaisant… (Putain, c’est beau, demain j’appelle l’Académie française pour leur demander un siège, même aux toilettes, suis pas difficile) Je ne vous précise pas ce que Nabil tient dans ses mains. Marocain ascendant chinois, j’vous l’dis !

Ok, j’assume ! Honnêtement, un mec, vous lui mettez un truc long entre les mains et il se prend à rêver. Ben quoi, moi, l’île Verte, elle me fait bander ! C’était une façon comme une autre de donner un sens à cette photo, et donc de retourner une situation au demeurant bancale à mon avantage ! Et dire que j’ai un pote africain qui fait la même chose, mais sans le bâton. Alors ne venez surtout pas me dire que la nature est bien faite !

Oui, je sais, moi, quand on me prend en photo, j’aime bien lever les bras en l’air ! Martine, elle croise les jambes, Nabil, il pianote son téléphone, et moi… ben je lève les bras. C’est ma façon de dire que je suis heureux. J’adopte la même posture quand je pisse pas à côté de la cuvette, réussis une omelette, passe l’aspirateur…

Un ami habitant sur l’île nous avait prêté sa voiture. Plus de première jeunesse ladite voiture, mais pour transporter du bétail, ça suffit amplement !

Lunettes de soleil, pose lascive et décontractée. On sent que Nabil est dans son élément. Tu lui mets un costard, une tasse de café dans la main et il te lance : « What Else ? » Derrière lui, le phare de l’île Verte, le plus vieux du Québec (érigé en 1807). Et puis moi, qui tel un phare justement, s’apprête à remettre Nabil sur le droit chemin de l’humilité. Et puis on n’a pas idée de porter un tel t-shirt dans un paysage aussi inspirant, merde !

Là, je pouvais pas lever les bras, sinon je brisais une assiette. Putain de gravité… Je suis peut-être pas un cordon bleu mais je suis le roi de la vaisselle. Pas sûr que ça soit très vendeur, mais bon… Sinon, ce soir-là, je risquais pas une foulure du poignet. Deux assiettes à nettoyer, ça n’a jamais tué un homme.

La fin de journée où tout le monde ne pense qu’à une chose : son lit. C’est souvent ce qui arrive quand on a crapahuté de longues heures sous le soleil. Mon teint halé témoigne d’ailleurs de cette escapade au grand air. Nabil est hors catégorie, le bronzage ne sautant pas aux yeux sur le visage d’un Marocain. Martine, c’est à se demander si elle a passé ladite journée dehors (elle doit avoir des origines suédoises). Quant à Éric, pourtant conçu dans le sud de la France, il arbore une belle couleur écrevisse (lui qui adore tout ce qui provient de la mer, ça tombe bien). À croire qu’il s’est essuyé la face avec sa chemise…

Une belle photo pour finir. La caution romantique d’un album un peu tiré par les cheveux ! 🙂
Catégories :Tranches québécoises